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Les Cévennes et les châtaignes

        Le châtaignier est l’arbre emblématique des Cévennes, il les a nourris pendant de nombreuses années, d’où son surnom d'arbre à pain. Aujourd’hui encore le châtaignier est très présent dans le paysage, malgré les divers maladies et parasites qui le menacent. On trouve aussi le châtaignier dans d’autres régions, en particulier dans le Limousin, l’Ardèche ou la Corse. Il préfère en effet un climat doux et des sols siliceux ou décalcifiés aux sols calcaires. Il craint aussi le froid et les températures estivales trop élevées et prolongées, et sa pollinisation en juin-juillet requiert une température ambiante chaude.


        Originaire d'Asie mineure, cet arbre à croissance rapide et qui peut vivre plusieurs siècles, possède un gros tronc court qui peut atteindre 25 mètres de haut. Même s’ il existe à l’état sauvage depuis longtemps déjà, sa culture a véritablement commencé dans les Cévennes avec l’occupation romaine. Cependant son essor date du Moyen-âge, du Xe au XIIIe siècle. Des religieux à l’origine de la fondations de petits villages et hameaux plantent, greffent et entretiennent des châtaigniers : c’est le commencement de la châtaigneraie. Sur ce territoire au potentiel céréalier insuffisant, la châtaigneraie fruitière est véritablement destinée à compenser le manque de grain et à nourrir les hommes et les bêtes. Un système autarcique basé sur les châtaigniers va donc régner quelques siècles, avec également des vergers, des élevages et des abeilles (miel de châtaignier). Les récoltes ou “castagnados” ont lieu à la mi-octobre et mobilisent de nombreux travailleurs venus de régions alentours. Les châtaignes sont conservées et séchées à l’abri de la chaleur des gelées dans des “clèdes”, constructions typiques cévenoles. Après avoir perdue leur eau, elles peuvent se conserver jusqu’à deux mois. Elles se consomment souvent bouillies ou grillées, mais on peut aussi en faire de la farine.


        Avec la forte croissance démographique du XVIe siècle, le châtaignier est intensément planté partout où le sol et le climat le permettent. La châtaigneraie prend la place de la forêt méditerranéenne de chênes verts et devient la plus importante arboriculture. Le bois de châtaignier possède par ailleurs de grandes qualités. Imputrescible et résistant naturellement aux infections d’insectes et de champignons, il est très utilisé pour l’habitat. Au XVIIIe et XIXe siècles, en même temps qu’un essor démographique, survient une extension massive du châtaigner.
Malheureusement, le châtaignier subit ensuite une phase de déclin. La maladie des châtaignes dite “maladie de l’encre” ou “pied noir”, arrivée en Cévennes en 1875, oblige les récoltants à tirer autrement profit de leurs arbres en les abattant pour les vendre aux usines à tanin qui se développent à partir des années 1890. De plus dans les année 1950, le pin est préféré au châtaignier pour sa vitesse de pousse plus rapide et son usage dans le boisement des galeries minières.


        Aujourd’hui le département du Gard compte plus d’un million de châtaigniers, et on dénombre en France 71 variétés différentes de châtaignes. Dans les Cévennes où la vie est rude, le châtaignier a nourri homme et bêtes pendant plusieurs siècles et a permi d’éviter des famines, tout en étant aussi utile pour son bois. Avec l'exode rural et les maladies, la châtaigneraie cévenole est abandonnée, mais le châtaignier pourraient être réhabilité dans les zones qui lui sont le plus favorables. 

Source principale : archives.gard.fr

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