Camisards – Guerre des Cévennes

 

Camisard est le nom donné aux protestants français des Cévennes qui se sont révoltés après la révocation de l’édit de Nantes en 1685. En effet, l’édit de Nantes proclamé en 1598 par Henri IV accordait des droits de culte, des droits civils et des droits politiques aux protestants tout en leur accordant des places de sûreté. Cependant, ces places de sûreté protestante seront supprimées en 1620 lors de la rébellion des protestants. Après cette rébellion, et la défaite des protestants, la Paix d’Alès vient confirmer la liberté de culte des protestants mais leur enlève tout pouvoir politique et militaire. Cet équilibre fragile va être finalement rompu en 1685 par Louis XIV avec l’édit de Fontainebleau qui vient révoquer l’édit de Nantes. Face à l’interdiction du protestantisme dictée par l’édit de Fontainebleau, les protestants des Cévennes sont convertis de force au catholicisme avec des dragonnades. Les dragons étaient à l’époque des soldats à pied qui avaient pour réputation de se déplacer très rapidement (jusqu’à 7 km/h pendant de longues heures). Chargés initialement de collecter les impôts, ils ont donc été utilisés pour convertir de force les protestants du pays. Les conversions et les répressions contre les protestants sont extrêmement violentes. Petit à petit, les protestants se rassemblent et la colère monte jusqu’au début des combats en 1702. Plusieurs bandes de camisards sont formés mais la principale est composée de 700 hommes dirigés par Jean Cavalier. Pendant près de 2 ans ce sont entre 7 500 et 10 000 camisards qui affrontent près de 20 000 dragons dans des actes de guérillas violents. Les exactions et les représailles sanglantes seront nombreuses de part et d’autre.

Après quelques victoires sur le pouvoir royal, la planque principale de Jean Cavalier est découverte par les royaux. Cette planque est donc la grotte que l’on retrouve près de Euzet (voir image ci-dessous). Toutes les réserves et l’arsenal de Jean Cavalier sera détruit et ce dernier sera contraint de se rendre peu de temps après.

Cette guerre aura fait près de 3000 morts du coté des camisards (environ 2000 au combat et 1000 exécutés sommairement) et selon le prêtre catholique Jean Rouquette, près de 471 civils auraient été massacrés par les camisards.

Ce n’est qu’en 1787, par l’édit de Versailles, que les persécutions contre les protestants en France cesseront définitivement.